Mathias Laroche

Les impacts du travail des pilotes sur leur santé mentale
Les impacts de la fatigue

La fatigue serait un problème particulièrement présent dans le monde de l'aviation. Ainsi, 21% des rapports d'erreurs étaient liés à la fatigue. Au Royaume-Uni, la même étude affirme que le trois quart des pilotes étaient en opération alors qu'ils se sentaient sévèrement fatigués. Ils affirmaient eux-mêmes être fatigués, à 87% pour les pilotes offrant des vols à faible coût et 76% pour les pilotes suivant un horaire régulier. L'étude affirme donc aussi que le rôle de la fatigue est potentiellement sous-estimé dans les cas d'erreurs humaines dans le monde de l'aviation.
Les facteurs influençant le sommeil se trouvent à être nombreux. Parmi ceux-ci se retrouve :
[…] la durée de temps éveillé précédant le travail, la durée du sommeil précédant le travail, la qualité du sommeil précédant le travail, et le temps biologique (phase circadienne) auquel le travail se déroule en relation avec le début du travail. (traduction libre de l'anglais) (National Research Council, 2011, p. 77)
En vol, d'autres facteurs affecteraient la fatigue à leur tour, comme le fait de traverser des fuseaux horaires ou encore, un manque de sommeil chronique ayant déjà été présent avant le vol en question.
Le manque de sommeil peut avoir de nombreuses répercussions sur la sécurité du vol puisque celui-ci apporte un grand nombre d'effets négatifs comme un manque de vigilance, une baisse de la vitesse de réaction mentale et physique et de l’attention sélective.
Le cycle circadien constitue une facette importante dans le manque de sommeil. Rester éveillé 16 heures ou plus provoque un décalage de ce cycle, ce qui peut donner des effets qui s'apparentent à l'influence de l'alcool. Plus précisément, 17 heures éveillé serait semblable à l'effet d'avoir un taux de 0,05% d'alcool dans le sang, et les vols poussant à rester éveillé aussi longtemps devraient donc être à éviter.

Débuter le travail alors que le corps se trouve toujours dans une phase de sommeil est aussi un enjeu qui s'apparente au manque de sommeil. Ce phénomène est observé chez les gens travaillant entre 10 heures le soir et 7 heures le matin.
En plus du manque de sommeil chronique, il existe aussi la perte de sommeil partielle nommée en anglais « […] cumulative sleep debt » (National Research Council, 2011, p. 81).
Ce type de manque de sommeil consiste à avoir des nuits de courte durée, plusieurs fois, sur une période de quelques jours. Ce type de manque de sommeil apporterait avec lui une baisse équivalente de la qualité du travail de façon proportionnelle au nombre de jours.
Le manque de sommeil est donc un résultat du travail qui peut avoir de grands impacts sur le pilote et sa santé mentale, en plus de mettre en danger les vols.


Les impacts de la distance avec les proches
En ce qui concerne la distance avec les proches, une étude sur le «Shift work» affirme que celui-ci peut mener à avoir des difficultés à gérer les relations familiales. La possibilité que les travailleurs perçoivent beaucoup de conflits entre leur travail et leur famille est aussi présente.
Plus spécifiquement, l'intensité de l'interférence provient de la personne et du moment de la journée qui se trouve à être impacté. Par exemple, pour le travail de nuit, un type d'horaire qui peut s'appliquer aux pilotes, l'interférence atteint plus les relations matrimoniales et est associé à un haut taux de divorce. Un autre impact du «Shift work» est lié aux relations sociales structurées, comme les clubs sociaux et le bénévolat, qui sont affectés à cause de l'irrégularité de la participation aux activités.
La présence des responsabilités
La prise de décision des pilotes est impactée dans un vol par différents éléments, dont le sommeil mentionné il y a deux sections. Une étude évaluant le lien entre la prise de décision et la fatigue conclue en affirmant que des conditions externes peuvent pousser à un accident dû à la volonté du pilote de compléter le vol. Ces pressions incluent la pression professionnelle comme le fait de ne pas vouloir faire perdre du temps à un instructeur présent pour le vol ou encore la confiance trop grande envers le copilote ou instructeur pour les élèves en pilotage. Une autre source de mauvaise prise de décision peut être une attitude dangereuse. Des exemples de ceci seraient de se sentir invulnérable, être impulsif ou encore avoir une attitude macho.

